L'Église Orthodoxe Occidentale du Canada trouve ses racines dès la fondation du Canada
et plus précisément dans la colonie de la Nouvelle France. Évidemment nous ne pouvons parler d'Orthodoxie puisque le catholicisme
romain était la dénomination principale. Cependant ce catholicisme évoluait sous une toute autre sphère d'influence
que la papauté: le Gallicanisme, principes élaborés par le célèbre évêque Bossuet et le collège des évêques français, statuait
que l'Église Française était sous l'autorité du Collège Épiscopal et sous l'autorité suprême du Roi de France, puisque
oint du Chrême lors de son sacre. L'évêque du diocèse se présentait comme le seul pasteur du peuple qui lui fut confié par
Dieu et personne ne pouvait interférer dans les affaires de l'Église locale.
La fondation de la nouvelle colonie se réalisa sous un édict royal et Louis XIV dépêcha
en terre d'Amérique le Bienheureux Mgr François de Laval. Celui-ci siégeait de plein droit au Conseil Royal de la Nouvelle
France et dirigeait les destinés de cette Église s'étandant du Québec actuel à la Louisiane. Mgr de Laval était reconnu
comme un évêque Gallican et respecté ainsi. Loin de nous l'idée de démontrer que Mgr François de Laval n'était pas en
communion avec le Pape Patriarche de Rome; par contre, les affaires de l'Église lui étaient confiées par le roi et sa
charge épiscopale remplie avec toute l'autorité reconnue aux évêques par les grands conciles oécuméniques.
Il est évident que sous la mouvance du gallicanisme, l'Église canadienne se développa
et créa les institutions et regroupements sociaux et religieux nécessaires à cette nouvelle Église locale. Ste Marguerite
Bourgeois et Ste Marguerite d'Youville étaient des femmes au caractère des vrais fondatrices et imprégnées de cet esprit gallican.
Comme affirmé précédemment, nous ne pouvons parler d'Orthodoxie à proprement parler, cependant les semences mises en terre
par les évêques français en Nouvelle France coloreront de façon claire la nouvelle communauté chrétienne.
La disparition du Royaume de France dans les affaires de la nouvelle colonie amènera un
changement radical et profond au niveau social et religieux. L'esprit gallican sera remplacé petit à petit par l'ultramontanisme
et les évêques verront leur domaine de juridiction réduit et contenu par la papauté. Il est certain que l'esprit gallican
ne succomba jamais complètement à cette nouvelle situation religieuse et politique. Le Québec sera toujours un peuple
désirant une prise en charge de lui-même au plan politique et religieux; l'histoire du canada français démontre bien l'esprit
indépendant hérité de l'Église Française et des évêques du Royaume de France.
En 1995, un groupe d'évêques et de prêtres désirèrent faire revivre cet esprit gallican
en terre d'Amérique. Fidèle aux quatres grands principes gallicans et aux Sept grands Conciles Oécuméniques, ils réinstituèrent de
façon formelle ce qui animait l'Église de la Nouvelle France en reformant une juridiction fidèle à l'esprit de ses fondateurs.
Ainsi, renaissait de plein droit ce qui existait déjà au début de l'histoire de l'Église du Québec: ceci n'était pas
une nouvelle Église mais un acte permettant la reconstitution de l'Église locale Gallicane du Canada. Revivre la Foi
Apostolique héritée des Saints Apôtres et des Saints Pères de l'Église dans la communion de l'Église Universelle était le
souhait de ce groupe de prêtres.
Leur réflexion se poursuivit au niveau théologique en gardant les éléments suivants en
mémoire: la fidélité aux grands conciles oécuméniques en matière de foi et de tradition, le concept de juridiction épiscopal
et l'interdépendance de chaque communauté ecclésiale dans l'Église Universelle. Considérant aussi la toile universelle des
Églises indépendantes, force nous fut de reconnaître que plusieurs d'entre-elles s'éloignaient à plus ou moins grande échelle
de l'enseignement apostolique et de la grande tradition de l'Église. Sans porté aucun jugement envers nos frères
et soeurs de ces juridictions, nous devions constater que tout évêque et prêtre se devait d'être en constante communion et
soumission aux grands conciles oécuméniques si la fidélité aux enseignements de l'Église indivise devait se maintenir.
Notre étude de l'Orthodoxie, et particulièrement de l'Orthodoxie Occidentale, nous démontra
que ces communuatés ecclésiales gardèrent de façon claire et évidente la fidélité de l'Église des Saints Pères et des Saints
Apôtres. Sans aucune difficulté, ils reconnaissent, comme l'esprit gallican le reconnait, qu'il n'y a qu'une seule Tête dans
l'Église et que cette Tête est le Christ présent par le ministère de l'unique pasteur qu'est l'évêque. Ainsi tout enseignement
contraire aux grands conciles oécuméniques ne peut être reconnu comme doctrine chrétienne, et tout évêque et prêtre, doit
demeurer sous l'obéissance des Sept grands Conciles Oécuméniques.
Dans cet esprit, nous avons choisi le retour à l'Orthodoxie Occidentale, le retour à la
maison d'où naissa la Foi chrétienne dans toute sa grandeur et profondeur. Puisse l'Esprit Saint chacun de nos pas dans la
voie de l'Église des Saints Apôtres et des Saints Pères.